le struthof

Chers amis motards (et chers amis tout court) je l'annonce, mon billet sera cette fois moins léger qu'à l'accoutumée!

Mon pilote et moi, profitons d'un samedi ensoleillé pour se faire une balade, dont je ne connaissait pas le but. Le 1200 crosstourer est toujours pret à partir, malgré la chaleur!

Nous nous dirigeons vers l'alsace et ses cols, vers les forets, les petits villages à colombages,...

Mais mon motard a une idée en tête. Lui qui n'a pas grandi ici (les vosges), et qui est féru d'histoire (militaire particulièrement) m'emmène au struthof.

Si la balade est agréable, je vous préviens amis fleur bleue (s'il y en a qui me lise) que le but de la balade est on ne peut plus chargé de ... je ne saurais l'expliquer... de douleur, un peu, d'un lourd passé historique, de détresse je pense,... Bref, le devoir de mémoire nous amène sur des chemins bien moins frivoles qu'à l'habitude.


Mais bon, pour ceux d'entre vous qui ne connaissent pas, j'éclaircis mon propos:

Le struthof est un ancien camp de concentration nazi. S'il n'avait pas pour but l'extermination en tant que telle, il fut pourtant le théâtre d'affreuses expériences au but prétendument scientifique, sur fond de guerre et de déportation.

mémorial et site

S'il accueillit des juifs, le camp du struthof accueillit aussi des français  d'autres confessions, des "rebelles", des prisonniers "nacht und nebel", des officiers et militaires... dont certains furent des témoins directs qui racontèrent et dessinèrent par la suite leur calvaire.

baraquement et crématoire

Il comporte des baraquements destinés à "stocker" les déportés, dont un abrite aujourd'hui un musée, des cellules, un "four" crématoire et une chambre à gaz.

Aujourd'hui, le lieu est préservé pour une partie pour les visiteurs et le devoir de mémoire et un centre européen du déporté y est installé avec des expositions sur ce thème, des programmes pour les scolaires, des chronologies "vivantes",...

L'entrée du camp

Le camp aujourd'hui

le four crématoire

le camp et les barbelés

Il existe plus bas, un second "morceau" du camp qui comporte une chambre à gaz et des "cuves" ou furent exécutés et conservés au nom de la science . 86 juifs furent tués en une nuit afin que le dr Hirt puisse mener à bien des expérimentations visant à prouver la supériorité de la race dite arienne. 

table "d'autopsie" et de dépôt des corps

Conçu au départ comme camp de travail forcé pour permettre l'extraction du granit rose par les déportes, le struthof reste aujourd'hui un symbole des atrocités de la seconde guerre mondiale et des dérives de certains scientifiques de l'époque.

Si le sentiment de malaise y règne, il est néanmoins important de connaître et de faire connaître de tels lieux pour le devoir de mémoire et les générations futures afin que ceci ne puisse plus se reproduire.

Les photos qui ornent mon article ne sont pas les miennes (j'avoue que ça ne me serait même pas venu à l'esprit d'en prendre sur place car j'ai été très touchée par le lieu)

Merci donc au google + du struthof et au site internet : http://www.struthof.fr

Je ne cache pas qu'au retour, les scalas rider (intercom pilote / petit sac de sable) de nos casques n'ont pas travaillé beaucoup, tout du moins juste après avoir quitté le camp qui nous a touché tous les deux. Mais bon, le lendemain, nous nous décidons pour un lieu aux "ondes" plus positives, proche de là, le mont sainte Odile (bientôt sur ce blog)